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Les abris et le Parler Lyonnais

Immeubles colorés des quais de Saône et basilique de Fourvière

Si l’univers du jardin se décline dans toutes les régions de France, certaines d’entre elles ont leurs propres langages et particularités portés par un historique fort.
C’est ainsi que l’on découvre que certains objets du jardin peuvent être nommés différemment selon les endroits.

Partons aujourd’hui en Rhône-Alpes pour une immersion dans la culture lyonnaise, avec découverte de son langage et de ses spécificités culinaires.

Les mots et expressions d’abris autour de Lyon :

Rentrons dans le vif du sujet : le parler Lyonnais, dialecte franco-provençal qui perdure grâce aux personnes âgées et se transmet de génération en génération.
Ce langage spécifique inclut de nombreuses expressions faisant référence à l‘univers du jardin.

Dans ce langage, la cadolle ou caborne désigne l’abri de jardin qui servait à abriter les poules lors d’intempéries. C’est une sorte de petite hutte en pierre, que l’on peut encore trouver dans les parties rurales des hauteurs de Lyon.
Certains utilisent également les mots cadolle et caborne pour désigner une petite pièce sans fenêtre.

La triandine désigne quant-à-elle une fourche bêche, servant à travailler les terres agricoles solides et argileuses.

Cabane dans les Monts d'Or
Crédit photo : Pierre Deleuze

Si les abris de jardin sont définis à travers des mots spécifiques, c’est grâce à leur diversité.
En effet, l’abri existe sous toutes les formes : en pierre dans la campagne au milieu des vignes ou en bois dans les arbres, en forme de cabane en bord de mer pour les vacanciers ou au milieu de l’eau montée sur pilotis…

N’hésitez pas à parcourir notre article sur les différents types d’abris et de cabanes en France !

L’art du « Parler Lyonnais » :

Comment se traduit concrètement le parler lyonnais ?
Les Lyonnais ont tendance à supprimer les E des mots lorsqu’ils parlent. Ainsi, « je m’en occupe, je réveille le petit » devient « j’m’en occupe, j’réveille le p’tit ».

Ils ont également un accent marqué : les O deviennent E et les E deviennent EU. Par exemple, au lieu de dire « les jeunes », beaucoup prononcent « les jeûnes ».

De plus, les Lyonnais ajoutent des « y » dans les phrases pour remplacer le pronom « le ». Il est donc fréquent d’entendre un Lyonnais dire « je vais y faire » ou « je t’y montre ».

Aujourd’hui, certaines expressions sont totalement ancrées dans les mœurs Lyonnaises !

Bad Gones dans le virage nord
Crédit photo : Flickr/Jef

Le parler Lyonnais est avant tout marqué par son vocabulaire très riche : de nombreux mots sont typiquement de la région, utilisés principalement dans la ville et ses alentours.

En vous promenant dans les rues de la ville, vous pourrez par exemple entendre le mot « gone » ; il désigne un enfant en langage familier, un gamin.
Les supporters de l’Olympique Lyonnais (OL) installés dans le Virage Nord sont d’ailleurs surnommés les Bad Gones (mauvais enfants).

Vous pourrez aussi entendre « on m’a volé ma gâche » ce qui signifie « on m’a volé ma place », ou encore « la vogue », qui désigne la fête foraine.

Pour apprendre ce langage atypique, des cours de parler Lyonnais sont donnés mensuellement !

Guignol, une marque de fabrique Lyonnaise :

Il est fréquent d’entendre un Lyonnais traiter quelqu’un de « guignol »; cela signifie que c’est un clown, qu’il fait des bêtises. Ce mot provient du nom de la marionnette la plus célèbre de la région, Guignol.

Guignol utilise le parler lyonnais et incarne le petit peuple pour le défendre contre les injustices sociales. Il est dévoué et généreux, mais aussi parfois de mauvaise-foi.
Son ami Gnafron est plus sérieux et apprécie fortement le Beaujolais, bon vin rouge de la région !

Marionnette de Guignol au théâtre
Crédit photo : Flickr/Visitesclemence

Le théâtre de Guignol, qui aborde des thèmes enfantins mais aussi plus sérieux tels que la politique ou l’inégalité, rencontre un franc succès chez les petits et chez les grands. A Lyon, le divertissement est d’ailleurs très prisé.
Par exemple, ce sont les frères Lumière qui ont mis en place les premières projections de films en 1895 grâce à l’invention du cinématographe.

Les bouchons Lyonnais :

D’un point de vue culinaire, Lyon est réputée comme la capitale de la gastronomie et dispose de nombreuses spécialités.

Ces plats sont proposés dans les fameux « bouchons Lyonnais », restaurants atypiques souvent meublés par des chaises et des tables en bois ornées d’une nappe à carreaux rouges et blancs.

Véritable bouchon Lyonnais
Crédit photo : Flickr/Matias

Les Lyonnais aiment déguster de la charcuterie, servie froide mais aussi chaude : le saucisson brioché est un met typiquement Lyonnais composé d’un saucisson entouré de pâte à brioche, cuit au four, et servi en tant que plat chaud.

quenelles lyonnaises
Crédit photo : Flickr/Bradley Hawks

Lyon est aussi le lieu de création des quenelles : la pâte à base de féculents (semoule ou farine) est pochée, puis les quenelles sont accompagnées d’une sauce au brochet ou à l’écrevisse.

Autre spécialité culinaire Lyonnaise : la bugne, sorte de beignet avec un soupçon de rhum recouvert de sucre glace.

A Noël, les Lyonnais aiment également manger des papillotes après les traditionnelles clémentines. Ces chocolats sont enveloppés dans des papiers avec une citation, puis dans du papier brillant, le plus souvent doré ou argenté.

        Les papillotes de Lyon           bugnes lyonnaises

La fête des Lumières, une festivité régionale :

Connue dans le monde entier, cette célébration attire des millions de touristes chaque année (3 millions en 2014). Pendant 4 jours, les rues et les bâtiments de la ville s’illuminent pour démarrer la période des fêtes de fin d’année.

Selon la légende, cette fête du 8 décembre rend hommage à la Vierge Marie, qui éradiqua la peste du sud de la France en 1643. Les habitants voulurent lui rendre hommage en offrant des cierges, illuminant la ville.

Place Bellecour
Crédit photo : Christophe Brunianyn

Cependant, les illuminations sont en fait dues à un autre événement religieux : une statue de la Vierge Marie devait être placée le 8 septembre 1852 sur le clocher de la basilique de Fourvière, mais des intempéries provoquant des inondations ont empêché son installation.
Repoussée au 8 décembre, l’installation est une nouvelle fois mise en péril par les intempéries.
Les cérémonies officielles sont annulées mais le mauvais temps se calme, et les Lyonnais décident d’éclairer tout de même leur balcon avec des luminions. L’installation de la statue est donc maintenue, et la fête aussi.

Depuis ce jour, les Lyonnais décorent leur fenêtre, et la ville met tout en œuvre pour que les rues s’illuminent de 1000 feux le 8 décembre.

ville de Lyon
Crédit photo : Flickr/Ory_bon
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